mercredi 21 novembre 2007

SCENARIO 3: cadavre exquis

1 On prendra un guide touristique de Rome et on le découpera en classant les mots par catégorie.
2 Après on demandera à un romain de piocher un mot dans chaque catégorie afin de former des phrases et de dessiner une ligne sur un papier (comme le jeu cadavre exquis).
3 Puis on ira avec un autre romain en lui demandant la même chose.
4 À la fin on superposera le dessin des romains à une carte du quartier et on fera le parcours en prenant des photos.
5 Le produit final sera un guide formé par la carte, les photos et les phrases.

SCENARIO 1: taches

1 On montre à un romain une tâche d'encre et on lui demande de nous dire de quel lieu -dans son quartier- il s’agit.
2 On montre la même tâche à un autre romain en lui demandant de nous dire ce qu’elle représente pour lui.
3 On va au lieu mentionné par le premier romain et on y répète le processus avec une autre tâche.
Le produit final de ce scénario est une série de paires d’images (la photo du lieu et la tâche) intitulées par la phrase du deuxième romain interviewé.


Nous pourions lier l'idée de tâche à celle du vide. Et nous pourions ainsi partir d'une photographie d'un lieu, ou d'un bâtiment,... dans Rome, pour créer une tâche. Le procédé consisterait à noircir les vides qu'il y a sur la photographie, et de blanchir les pleins afin d'opposer le vide et le rempli grâce à un contraste marquant.

Exemples:

dimanche 18 novembre 2007

SCENARIO 5: remplir les vides

1 on demandera à un romain quel est le lieu le plus vide dans son quartier.
2 ensuite on demandera à une autre personne de donner une signification à ce lieu, soit dans leurs souvenirs personnels, soit avec leur imagination.
3 enfin on prend la signification donnée et on demande à une troisième personne quel lieu represente ce mot pour eux dans leur quartier.

SCENARIO 4: du collectif à l’individuel

dans ce scénario, on fera un questionnaire, avec lequel on posera des questions à des romains. Leurs réponses nous serviront à faire un parcours.


On partira de la mémoire collective, avec un lieu appartenant à l’imaginaire collectif. Par exemple :
_le mot « rome »
_un fait dans l’histoire romaine
_un mythe romain
_des monuments, des lieux touristiques


Puis, on évoquera la mémoire individuelle, en demandant à des romains ce que ce lieu évoque pour eux, soit :
_un mot
_un sentiment
_une odeur
_une couleur
_un adjectif


Pour finir, on demanderait à une autre personne à quel lieu lui fait penser ce mot dans leur quartier et on s'y rendrait.

MOTS CLES AVANT LA MISE AU POINT

un petit rappel des idées de notre workshop:

Anti-tourisme
Voyageur / touriste
Redécouvrir
Lieux qui tombent dans l'oubli
Mythes de rome / vides de signification
Cadavre exquis
Intersection
Echelle (des villes et des mémoires)
Cartes dans la mémoire
Interpréter
Associer
S'en approprier
Mémoire collective / souvenir individuel
Spontanéité
Connaisance irrationelle
Méthode paranoïaque-critique: critique objective des interprétations délirantes
Surinterpréter
L'inconscient
Niveaux de signification
Lidia de cadaqués: fait lié à la mémoire collective qui devient individuelle, puis collective à une petite échelle
Voir ce qu'on veut voir
En dehors du centre ville

SCENARIO 3: le jeu du cadavre exquis

Voici la définition qu'en donne le Dictionnaire abrégé du Surréalisme : « jeu qui consiste à faire composer une phrase, ou un dessin, par plusieurs personnes sans qu'aucune d'elles puisse tenir compte de la collaboration ou des collaborations précédentes.»
L'exemple devenu classique, qui a donné son nom au jeu, tient dans la première phrase obtenue de cette manière : « Le cadavre - exquis - boira - le vin - nouveau ».


L'ordre syntaxique: nom-adjectif-verbe-COD-adjectif doit être respecté pour que la phrase soit grammaticalement correcte.


Il fut inventé dans la maison du 54 rue du Château où habitaient Marcel Duhamel, Jacques Prévert et Yves Tanguy. Il n'était au départ qu'une activité ludique, selon André Breton : « Bien que, par mesure de défense, parfois, cette activité ait été dite, par nous, "expérimentale", nous y cherchions avant tout le divertissement. Ce que nous avons pu y découvrir d'enrichissant sous le rapport de la connaissance n'est venu qu'ensuite. »


Exemple de phrases formées par les Surréalistes:

L'amour ornera le peuple.
Les femmes blessées faussent la guillotine aux cheveux blonds.
La colombe des branches contamine la pierre lamartinienne.
L'hippogriffe frisé poursuit la biche noire.
La grève des étoiles corrige la maison sans sucre.
Le mille-pattes amoureux et frêle rivalise de méchanceté avec le cortège languissant.
La vapeur ailée séduit l'oiseau fermé à clé.

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Notre objectif est de nous servir de ce jeu pour réaliser notre guide anti-touristique.


Nous avons sélectionné toute une série de mots que nous avons pu lire lors de nos recherches. Ces mots sont tous liés au thème de la mémoire.

Nous les avons ensuite classés par catégorie (pronom personnel, verbe, COD, adjectif).

Chaque mot sera écrit sur un bout de papier et nous en piocherons un par catégorie afin de connaître dans un premier temps quelle sera notre "mission", autrement dit quel sera notre méthode de travail.

Nous effectuerons ensuite un deuxième tirage dans une catégorie particulière intitulée "support" et qui déterminera comment seront présentés les résultats de notre mission à l'intérieur du guide anti-touristique.


Exemple de phrase tirée du jeu du cadavre exquis:


Exemple de travail à faire déterminé par tirages au sort:


Exemple de résultat à obtenir déterminé par un dernier tirage au sort:


Liste des catégories de mots:

PRONOMS PERSONNELS :

_ Nous
_ Aurélien
_ Brenda
_ Estelle
_ Laurent


VERBES :

_ Lire
_ Voir
_ Ecouter
_ Interroger
_ Décrire
_ Interpréter
_ Comparer
_ Associer
_ Comprendre
_ Suggérer
_ Raconter
_ Montrer
_ Echanger
_ Sauvegarder
_ Comparer

COD :

_ Appartenance
_ Communauté
_ Identité
_ Oubli
_ Appropriation
_ Mouvement
_ Evénement
_ Sentiments
_ Atmosphère
_ Personnel
_ Individuel
_ Odeur
_ Découverte
_ Renouveau
_ Quartier
_ Monument
_ Période
_ Trajet
_ Parcours
_ Echelle
_ Lieu
_ Absence
_ Signification
_ Superposition
_ Mythologie
_ Avenir


ADJECTIFS :

_ Collectif
_ Particulier
_ Individuel
_ Privé
_ Public
_ Absent
_ Symbolique
_ Enfoui
_ Similaire
_ Récent
_ Ancien


SUPPORTS :

_ Photographie
_ Image
_ Illustration
_ Texte descriptif
_ Texte explicatif
_ Carte postale
_ Sculpture
_ Montage
_ Vidéo
_ Dessin
_ Poème
_ Extraits de films/romans
_ Citations
_ Analogie

vendredi 16 novembre 2007

SCENARIO 2: récit d'une histoire à partir d'une simple question

Dans notre recherche liée à la part de la mémoire individuelle dans la mémoire collective, nous souhaiterions interroger des romains en leur posant une simple question, qui restera vague, mais qui leur permettra de nous citer un lieu précis et de nous raconter une histoire qui leur est propre, par rapport à ce lieu.

Pour des raisons pratiques, nous nous limiterons à un ou deux quartiers.


Exemples de questions:
_ Est ce qu'il y a un lieu qui représente quelque chose de spécial pour vous?
_ Quel est le lieu que vous aimez le plus dans ce quartier?
_ Si vous ne deviez garder qu'un seul lieu en mémoire, lequel choisiriez-vous? Pourquoi?
_ Quel est le lieu le plus romantique de ce quartier?

_Quel est le lieu le plus "romaine" de ce quartier?


Tous ces récits seront retranscrits à l'intérieur de notre guide anti-touristique, accompagnés de photographies.

mercredi 14 novembre 2007

SCENARIO 1: les tâches d'encre de Rorschach


Tâches d'encre de Hermann Rorschach

Dessinées par le psychiatre suisse Hermann Rorschach cette épreuve cherchait à découvrir la personnalité des individus par le moyen d'une expression de leur inconscient.

Les tâches sont abstraites, elles ne représentent rien de particulier à la base. On voit ce que l'on veut voir.
Le lien de cette épreuve avec la mémoire nous a donné l'idée d'en profiter pour lier une mémoire collective à un souvenir individuel, ou à une mémoire collective d'une échelle plus petite. Aussi l'image du "colisée carré" nous a fait pensé à la manière dont les images des cartes postales romaines sont réproduites en dehors du centre ville.
pour ce scénario, nous voulons faire se "redessiner" des images typiques de cartes postales romaines en les transformant en tâches d'encre, pour qu'elles ne soient plus reconnaissables et demander à des romains dans un quartier que n'a pas de relation avec ces images -un quartier de la banlieue, par exemple- des instructions pour s'y rendre.

dimanche 11 novembre 2007

MEMOIRE ET ESPOIRS D'ALLENDE-VILLETANEUSE


Voix publiques est une action artistique et culturelle proposée par l’association Pulsart en collaboration avec le Ville de Villetaneuse, dans le cadre de la réhabilitation de la Cité Salvador Allende et du réaménagement de l’espace public.

Cette action artistique a permis aux habitants d'Allende de sauvergarder leur mémoire collective liée à leur ville, mais aussi une part de leur mémoire individuelle grâce à leur propre participation.

Une opération de réhabilitation globale de la cité Allende a été engagée par la Ville de Villetaneuse en 2004. Elle porte à la fois sur l’amélioration de l’intérieur des logements et sur l’aménagement extérieur de la cité et se fait parallèlement à une opération de démolition ayant pour objectif de désenclaver le site et de délimiter les usages (espace public / espace privé). Ce projet sous-tend un objectif de renouvellement urbain profond devant permettre : une amélioration du cadre de vie, une mixité de l’habitat, des services publics améliorés et un sentiment de sécurité renforcé.

Consciente que les opérations qui modifient de manière majeure l’aménagement d’une ville ou la transformation de l’espace public ne peuvent réussir et surtout être pérennisées et être appropriées par les habitants, que si un long travail d’information, de concertation et de participation est mené avec eux, la Ville de Villetaneuse a décidé de faciliter le développement d’initiatives travaillant dans ce sens et de faciliter les outils et les lieux d’expression et d’échange.

Les projets participatifs sont un outil de développement qui permet de révéler les compétences sociales susceptibles de mettre en mouvement un quartier, de bâtir une mémoire et une identité partagée. C’est pourquoi, l’association Pulsart, interpellée par le service culturel de la Ville de Villetaneuse dans le but de mettre en place une action artistique et culturelle sur la durée globale des travaux, a proposé de travailler, sur le plan historique, la mémoire des habitants de la cité (destruction de certains bâtiments, réhabilitation, relogement).

Au regard de ces différents éléments, il s’agissait au travers de pratiques artistiques menées avec les habitants (écriture, arts plastiques, photographie, infographie, décor…), de leur permettre de vivre et d’aborder le temps des travaux comme un temps de renouveau dans une projection vers l’avenir et non comme un « stand-by » empêchant le quotidien. Il s’agissait également de favoriser la circulation entre la cité Allende et le centre-ville en développant la rencontre des populations au-delà de la voie ferrée (certains des habitants étant relogés de l’autre côté de cette séparation).

Il était prévu que cette action se déroule sur 3 temps, les deux premiers en 2005 et le troisième en 2006.


1ER TEMPS : LA MÉMOIRE, un repère historique

Mise en place de trois ateliers artistiques (écriture, arts plastiques, photographie) dans un appartement de la cité mis à disposition de l’association. Il s’agissait de capter le vécu, le passé des habitants au moment où la cité commençait à se transformer (1er trimestre 2005). Un auteur travaillait en atelier d’écriture avec les habitants sur les moments que ceux-ci considéraient comme historiques pour le quartier tant dans la sphère publique que dans la sphère privée. L’atelier d’arts plastiques devait illustrer ces textes à l’aide de différentes techniques (peinture, photographie numérique, collage, broderie…). L’atelier photographie devait travailler également sur le portrait, toujours en connivence avec les autres médias utilisés.


2ème TEMPS : LE PROVISOIRE, un repère géographique

Pendant la durée des travaux, l’orientation dans l’espace public devient plus complexe. Il était question que des ateliers d’arts plastiques et d’écriture travaillent sur les murs de la Cité en utilisant des affiches numériques créant une signalétique provisoire onirique et poétique autour des notions de passé, de présent et d’avenir (ex : aire de bonheur à 300m). Le but était de créer ainsi une circulation dans un labyrinthe esthétique s’ouvrant vers l’extérieur, amenant chacun à la recherche de l’autre, d’un ailleurs, le début d’un voyage.


3ème TEMPS : LE CIRCULATOIRE, un repère politique.


La vie de la cité, le politique, n’existe que s’il y a mouvement, échange, circulation des hommes et des idées. L’ambition est de créer une dynamique d’échanges entre la cité Allende et le centre-ville au moment où la cité s’ouvre vers de nouvelles perspectives. Ce devenir doit être élaboré avec les habitants afin d’assurer une participation citoyenne effective. Par la mise en place d’un atelier de sculpture sur l’année 2006, on réalisera des sculptures/bornes qui viendront jalonner un parcours entre la cité Allende , et la Mairie. Ces sculptures utiliseront toute la matière artistique produite lors des précédents ateliers. Elles incluront des parties des corps en volume des habitants (réf : César). Ce seront des monuments aux vivants. Ce parcours trouvera sa jonction à l’emplacement de la nouvelle gare où prendra place une installation particulière axée sur le thème du pont.


Voici quelques exemples d'oeuvres réalisées:




EXPOSITION ANIMAFAC "DEVOIR DE VERITE, TRAVAIL DE MEMOIRE"


Parties prenantes du programme "Devoir de vérité, travail de mémoire" organisé par le réseau Animafac et soutenu par la Fondation pour la mémoire de la Shoah, des associatifs étudiants ont souhaité organiser une double exposition artistique et pédagogique au sein de la MIE, afin de rendre compte de ce qu’ils ont vu, entendu, et ressenti, face à ce voyage en Pologne, dans les anciens camps d'Auschwitz et de Birkenau.
Salle 1
"" Un mur de mots, paroles spontanées sorties de la bouche des participants recueillies après le week-end.... des photos couleur ou de petits soldats de plomb, tels des témoins, se sont glissés sur un paysage de ruines... et des dessins réalisés au fusain où le noir et blanc rappellent l’atmosphère pesante ressentie sur place..."
Ensemble, avec ces trois supports bien différents, nous avons voulu retranscrire ce qu’il y a de plus personnel, enfoui au plus profond des émotions de chacun. "
(Aurélie Berlet, Aurélie Cenno, Jean-Charles Teullier)
Salle 2
" " Comment filmer Auschwitz aujourd’hui " 60 ans se sont écoulés depuis la libération des camps d’Auschwitz. 60 ans. Aujourd’hui encore, se rendre sur les ruines d’Auschwitz semble une expérience dont il est impossible de ressortir indemne. Mais une fois de retour, comment en rendre compte à ceux qui ne l’ont pas vu ? Comment raconter ? Comment montrer ? Tout exposer ? Suggérer ? Voiler ? Que choisir ? La question mérite d’être posée. Une série d’extraits de films ou de montages personnels d’une durée de 1h30 seront projetés en continu. "
(Rémy Besson, Mélanie Gaussorgues)
Salle 3
" Par la diffusion d’extraits de textes à entendre et à lire, nous voulons montrer comment se construit un discours génocidaire et l’écho qu’il peut trouver dans une population. Des textes comme celui d’Hannah Arendt,des lois de Nuremberg, du protocole de Wannsee où fut "organisé la solution finale" mis en parallèle avec le discours du président du gouvernement intérimaire rwandais, Théodore Sindikubwabo, invitant la population à "se mettre au travail" nous questionnent sur notre nature humaine. Une série de photographies illustrera la mise à mort systématique orchestrée par l’Etat. Sans vouloir mettre sur le même plan les génocides rwandais et juif, nous souhaitons montrer qu’il existe néanmoins des similitudes flagrantes. "
(Lancia Mafoua, Ketty Valence)
Salle 4
" Les erreurs du passé nous servent-elles réellement de leçon ? Savons-nous tirer les enseignements qu’elles nous donnent ? L’exposition qui aura lieu dans la salle du conseil interpellera les visiteurs sur la situation actuelle au Darfour, en la comparant sans ambiguïté avec certains événements de la Shoah, afin de montrer l’importance d’une mobilisation internationale contre les exactions commises actuellement. Les séries de photos ramenées d’Auschwitz ou au Darfour permettront une illustration des actes commis, et une meilleure compréhension des événements. Des textes explicatifs viendront renseigner le public. "
(Geoffrey Perrichon)

METHODE PARANOIAQUE-CRITIQUE

La méthode paranoïaque-critique a été créée par Salvador Dalí. Lui-même la décrit comme « une méthode spontanée de connaissance irrationnelle, basée sur la critique objective et systématique des associations et interprétations délirantes ».


par rapport à notre projet, la méthode paranoïaque-critique peut être considérée comme un lien entre la mémoire collective et la mémoire individuelle, parce que la surinterprétation des choses qui caracterise les paranoïaques est en fait une appropriation de certains fragments de la mémoire collective par la mémoire individuelle. Le rapport entre mémoire collective et mémoire individuelle est fait par l'inconscient de chacun, par nos propres associations. Il n'y a pas un seul, mais deux niveaux de signification.


Voici comme exemple le cas de Lidia de Cadaqués, documenté par Dalí ainsi que d'autres artistes. Lidia était une pêcheuse qui a hébergé chez elle l'auteur Eugeni d'Ors. Tombant amoureuse de lui, Lídia lui écrivit des lettres auxquelles Eugeni n'a jamais répondu. Cependant, à l'époque, il écrivait une colonne dans un journal que Lidia réussit à interpréter de manière cohérente comme des réponses à ses lettres, en faisant toute sorte d'associations d'idées et d'analogies.
Cet exemple peut nous montrer comment un fait lié à la mémoire collective -la colonne de d'Ors- peut devenir individuelle -les réponses amoureuses adressées à Lídia-, et même collectif à une échelle plus petite -pour les surréalistes et ceux qui connaissaient Lídia, la colonne ne sera lu que comme une lettre amoureuse-.


un autre exemple de l'application de la méthode peut être trouvé dans les tableaux de Dalí où l'on voit de nombreuses images sans qu'aucune ait la même forme. Voici quelques tableaux.


Salvador Dalí. Cygnes qui reflètent des éléphants.


Salvador Dalí. L'énigme sans fin.

Nous pouvons profiter de ces idées en nous rappelant que tous les faits, les mémoires dans le domaine collectif ont de nombreux niveaux de signification dans le domaine de l'individuel et aussi dans une plus petite échelle collective.

INTERSECTION DES MEMOIRES

En répondant à la question "Qu'est ce qui peut être collectif dans la mémoire individuelle?", Nous pensons que ce sont les sentiments les plus forts auxquels nous ne pouvons pas être indifférents.
En effet nous avons tous des histoires liées à ces sentiments. Lorsqu'on prend connaissance des histoires des autres, nous faisons le lien avec nos propres histoires.
En suivant cette logique nous avons pensé faire un parcours guidé par les romains, nous leur demanderions de nous dire par exemple quel est l'endroit le plus romantique pour eux à Rome, puis quel est l'endroit romantique par excellence à Rome. En dessinant sur un plan le parcours depuis le lieu de résidence de la personne jusqu'à ces deux lieux nous irions au point où les chemins se croisent (si ce point n'existe pas, allonger les lignes pour faire croiser les chemins), et de là rencontrer la personne suivante et changer la question en lui demandant un autre sentiment.

PREMIERS QUESTIONNEMENTS

Rome est une superposition d'époques, de couches que l'histoire a dessiné sur la ville. Ces couches se superposent et sont dû d'une certaine manière aux hasards de l'histoire, elles n'ont pas de relations entre elles, si ce n'est une relation chronologique.
Par ailleurs nous voulons, comme le collectif Stalker, explorer la ville en nous mettant à la place de voyageurs et non pas de touristes. C'est pourquoi nous désirons créer un guide "anti-touristique" de Rome.
Notre idée est de créer notre guide en jouant au jeu du
"cadavre exquis". Nous demanderons des informations aux romains, de manière à ce qu'ils apportent une petite contribution à notre jeu. En effet le cadavre exquis est un jeu basé sur le hasard où chaque participant apporte sa contribution en écrivant un mot (sujet, verbe, adjectif,...).



D'autre part nous nous intéressons à la part du collectif dans la mémoire individuelle.


Voici quelques idées:


_ En lien avec le conte de Borges "Tlön, Uqbar, Orbis Tertius" : tous les hommes sont un même homme. Nous pouvons nous inspirer de cette idée que la mémoire personnelle devient collective lorsqu'on peut s'identifier par rapport aux sentiments de l'autre, à ses histoires parce qu'on a tous eu des histoires et sentiments qui se ressemblent.
_ Cela nous amène au travail de Sophie Calle sur la douleur. Elle essaie de comparer son propre douleur à celle des autres.



_ Dans un petit village, où le sentiment de communauté, d'identité, de appartenance sont si forts, on peut parler d'une mémoire individuelle qui devient collective parce que chaque petit événement dans la vie de chaque habitant affecte la collectivité. Tous les habitants de la communauté se rappellent des faits et histoires de la vie des autres. Au contraire dans une grande ville, l'échelle nous rend généralement indifférents à la vie des autres. A Rome, la question à se poser est "comment gérer cette indifférence en retrouvant l'échelle de communauté?"
_ Par ailleurs, nous savons que "l'histoire officielle" est écrite par ceux qui ont vaincu, donc l'histoire officielle n'est seulement qu'une petite partie de l'histoire réelle, et par conséquent les monuments et les "lieux de mémoire" communs ne sont qu'une partie de cette mémoire collective. Il serait donc intéressant d'essayer de trouver l'autre partie de l'histoire romaine....et de la raconter pour qu'elle ne tombe pas dans l'oubli....
_ Il faut aussi se demander ce qui nous lie en tant que communauté à un lieu? Est-ce que ce sont des souvenirs? Des histoires racontées par nos parents? Plusieurs générations qui habitent dans un même lieu? Quelle est l'identité romaine et comment est-elle liée aux phénomènes de migration? Est-ce qu'il y a une mémoire collective commune à toute l'humanité? Est-ce que l'information génetique peut être considerée comme mémoire collective? Est-ce que le concept de "l'inconscient collectif" peut nous aider dans notre recherche?

PREMIERES IDEES POUR NOTRE PARCOURS

Notre idée est de faire un parcours à Rome, en utilisant les outils de la mémoire de la ville et des jeux.
Le résultat de ce parcours pourrait constituer un « guide anti-touristique », un guide parmi tant d'autres qui pourrait servir à un voyageur, pas à un touriste. Le parcours, et par conséquent le guide, doivent être éloignés de tout ce que « il faut » voir dans la ville de Rome. Ils doivent être remplis de subjectivité par opposition aux conseils des offices de tourisme concernant ce qui vaut la peine d'être visité dans une ville. Ils doivent mettre en valeur le collectif particulier de la ville, ce qui fait son identité ce que la rend unique.
A Rome, l’idée de superposition des différentes étapes historiques est évidente, c'est pourquoi nous avons pensé utiliser le jeu des surréalistes, le « cadavre exquis », qui par définition est une superposition.
Nous pensons aussi qu'en parlant de la mémoire, il est très important de prendre en considération les odeurs, en sachant que l’odorat est le sens le plus lié à la mémoire.
Pour qu’un jeu existe il est nécessaire que « l’autre » existe, donc on pense que pour découvrir la ville de Rome il faut prendre en compte ses habitants.
Nous avons des premières idées de ce que nous pouvons faire pour notre parcours:
1. Faire un parcours sur Rome en suivant –avec la mémoire- les instructions d’un parcours lié à chacune des villes où nous habitons, ou bien échanger des instructions pour que chacun fasse un parcours sur Rome en suivant des instructions d’une autre ville que n’est ni Rome ni sa ville natale.
2. Faire une sorte de questionnaire continu, par exemple des questions sur une vie (Où êtes-vous né ? Quelle était la route pour aller à l’école ? Où avez-vous déménagé la première fois ? Où avez-vous connu votre femme ? etc.), les poser à différentes personnes, en suivant la réponse de chacun. Ce qui nous mènera à un lieu particulier et nous fera rencontrer la personne suivante.
3. Faire un parcours avec des règles définies par nous par rapport à l’histoire ou la mythologie romaine.
4. Demander à des gens de nous raconter leur premier souvenir de Rome et suivre la route de leurs anecdotes.
5. Demander à des gens de nous dire quelle est la première odeur dont ils se souviennent, ou quel est l’odeur qui représente mieux leur ville et suivre cette route des odeurs.
6. Demander à des gens de dessiner un parcours qu'ils empruntent au quotidien, sur une carte et aller aux intersections des différents parcours.

COLLECTIF "STALKER"

Nous nous sommes intéressé aux méthodes que le collectif Stalker utilise pour relire la ville contemporaine, les rapports de leur travail à la mémoire, les parcours, le ludique et le hasard.




STALKER

Stalker est un collectif né à Rome en 1990. Les membres ne sont pas fixes. Il est composé d'artistes, architectes, urbanistes et chercheurs en sciences humaines qui interroge la réalité urbaine et les pratiques qui s'y développent, notamment dans les zones suburbaines, espaces indéfinis et autres terrains en jachère.
Il fait des interventions urbaines et paysagistes sur le « négatif de la ville », les vides, le marginal. Ils travaillent avec des jeux, des événements mais aussi avec la dérive.
Extrait du texte "La ville nomade / Transurbance" par Gilles A. Tiberghien, preface au livre "Walkscapes" par Francesco Careri.
"Marcher: outil critique pour découvrir l’inconscient de la ville, pour connaître un territoire et ensuite l’interpréter symboliquement, pour faire un dessin d'un lieu en faisant évidentes les frontières intérieures de la ville et donc ses zones pour faire de l’architecture et du paysage. Poètes, philosophes et artistes ont réactivé la marche : ils peuvent voir l'inexistant et en sortir quelque chose. Les vides de la ville sont occupés par une population marginalisée, ils forment une mer de réseaux ignorés par les majorités, lieux mobiles où les espaces construits flottent comment des îles. Stalker invite tous les citoyens à la transurbance, à retrouver le voyage et la découverte à l’intérieur de la ville, à être pour une fois voyageurs et pas simplement touristes, à retrouver les faits réels de la ville, à ne pas réduire ses horizons à la sélection des guides touristiques, à voir le potentiel du quotidien urbain.
Autrefois, le centre de la ville était dense, et se délayait quand on se rapprochait à la périphérie, aujourd’hui, il y a des cercles vides au centre et de cercles construits dans la banlieue.
Ces vides son les endroits utilisés par la population marginalisée comme des espaces publiques. Les vides, qui sont apparus de manière spontanée, comme un résidu de l’activité de construction, presque naturellement, sont la représentation la plus fidèle de l’inconscient de la ville. Ils sont les endroits où l'on peut encore se perdre dans la ville, à la marginalisation du contrôle du pouvoir. Le centre a moins de possibilités de se transformer, il est plus statique que la périphérie où les transformations sont plus nombreuses et plus rapides, plus spontanées. Il s’agit d’une ville parallèle dont on doit encore essayer de trouver ses propres dynamiques et structures en se mettant en relation avec ce chaos à travers la forme du parcours erratique. Il faut s’opposer au tourisme qui a transformé la ville en une simulation d’elle-même, vide de significations. On doit remplir ces vides des nouvelles significations. A travers la dérive, parcourir cette mer de vides, en faisant attention aux lieux qui peuvent mettre en crise la société du spectacle, lieux ignorés par les itinéraires touristiques, où les gens font leur vie éloignés des regards de la société."
Exemple de travail:
Stalker, "Nous sommes tous des étrangers". Stalker invite n'importe qui, sur leur site web, à dessiner un plan avec les origines de sa famille jusqu'à la quatrième génération précédente.


Le manifeste du groupe :
http://digilander.libero.it/stalkerlab/tarkowsky/manifesto/manifestFR.htm

SOPHIE CALLE



Nous avons effectué des recherches concernant les travaux de l'artiste plasticienne Sophie Calle.Voici certains de ses travaux que nous avons sélectionnés et qui sont en rapport avec des thèmes importants liés à la mémoire:

_ Filatures parisiennes (1978/1979) : Après avoir voyagé sept ans à travers le monde, Sophie Calle rentre à Paris. Perdue, sans projet professionnel, sans capacité précise, sans amis, elle décide de suivre des inconnus dans la rue, comme pour retrouver Paris à travers les trajets des autres.
Sophie Calle suivait des inconnus dans la rue, notait leur déplacements et les photographiait à leur insu "pour le plaisir de les suivre et non parce qu'ils m'intéressaient" écrit-elle dans l'un des journaux intimes qu'elle tenait durant ces filatures.

_ Suite Vénitienne (1980) : Un inconnu qu'elle suivait dans les rues de Paris lui est un jour présenté. Il lui apprend qu'il part en voyage à Venise, elle décide alors de l'y suivre en filature là-bas. Photographies, et récit descriptif encore.



_ Le Bronx (1980) : La galerie "Fashion Moda" propose à l'artiste un projet en rapport avec le quartier. Sophie Calle demande à des inconnus de l'emmener dans des endroits du quartier qu'ils aiment ou qui on une signification forte pour eux, elle photographie et écrit les récits des inconnus sur ces lieux.

_Le Carnet d'adresses (1983) : ayant trouvé un carnet d'adresses en pleine rue, Sophie Calle s'est ingéniée à rencontrer une à une les personnes figurant sur le carnet afin de dresser le portrait du propriétaire du carnet. Par la suite une exposition sur ce sujet a été interdite par la personne propriétaire du carnet d'adresses.

_ Les Anges (1984) : Sophie Calle en voyage à Los Angeles pour
réaliser un travail "in situ" durant les Jeux Olympiques, demande à des habitants « puisque Los Angeles est littéralement la ville des anges, où sont les anges ? ». Photographies et réponses de ces habitants.

_ Les Aveugles (1986) : L'artiste a rencontré des gens qui sont nés aveugles, qui n'ont jamais vu. Elle leur a demandé quelle était pour eux l'image de la beauté et les a photographiés.


_ Histoires vraies (1988-2003) : Sophie Calle écrit de très courts récits racontant chacun une période, un événement, un changement de sa vie. Elle illustre chaque récit d'une photographie où elle est souvent, elle-même, mise en scène.

_ Fantômes : En juin 1989, Sophie Calle a profité de l'absence du Nu dans le bain de Bonnard, prêtée par le musée d'Art Moderne de la ville de Paris, pour demander aux personnes rencontrées (employés du musée, visiteurs) de décrire ce tableau… En octobre 1991, elle a répété l'expérience au Musée d'art moderne de New York, avec cinq tableaux de Magritte, Modigliani, De Chirico, Hopper et Seurat.

_ L'Érouv de Jérusalem (1996) : l'Artiste a demandé à des habitants de Jérusalem, israéliens et palestiniens, de l'emmener dans des lieux publics, ayant à leurs yeux, un caractère privé. (En rapport avec la Loi juive qui dicte de rester chez soi durant le Shabbat. Mais les mœurs ayant évolué, la création de l'érouv, un fil tendu entre des pylônes, délimite un cadre privé pour obéir à cette règle tout en ayant la possibilité de sortir de chez soi.)



_ Chambre avec vue (2002) : La nuit du 5 au 6 octobre 2002 (une "Nuit Blanche" organisée chaque année par la ville de Paris) Sophie Calle s'est fait installer une chambre au quatrième étage de la tour Eiffel. Elle passa la nuit dans un lit dans cette chambre où elle invita une par une des centaines de personnes à venir lui raconter des histoires pour la faire veiller jusqu'à 7h du matin.



_ Absentia : Sophie Calle a constitué un petit livre rouge qui contient les restes des monuments dédiés au communisme et les souvenirs que les habitants en ont. Réalisé à Berlin, après la chute du mur. Les oeuvres disparues sont reconstituées in absentia.


CONTE SUR UN JEU DANS LE METRO PARISIEN

Voici un lien internet qui permettra de lire un conte concernant un jeu sur le métro parisien. Il s'agit d'un jeu guidé par l'instinct, aidé par le hasard et mettant en jeu des règles inventées par nous mêmes.
Ce conte s'appelle "Manuscrito hallado en un bolsillo". Il a été écrit par Julio Cortázar.


Le conte est en espagnol (nous avons pas encore trouvé de version française):


http://www.lamaquinadeltiempo.com/cortazar/manusc.htm

dimanche 4 novembre 2007

IMAGE DE ROME (Brenda)

Tableau de De Chirico




Pour moi, la ville de Rome, avec la presence très forte de l'antiquité a un air de nostalgie lié à cette époque quand les dieux habitaient sur terre...

Je crois que pour retrouver ce lien avec l'antiquité, avec l'unité homme-dieux, on peut profiter du hasard, des outils comme l'instinct, proches de l'esprit du monde ancien.

Dans cette image comme dans les autres tableaux de De Chirico, on peut voir cette nostalgie.

IMAGE DE ROME (Estelle)

LA LOUVE


J'ai choisi la statue de la louve romaine comme illustration de ce que représente pour moi la ville de Rome, parce que j'ai étudié le latin lorsque j'étais au collège et au lycée. L'histoire de la fondation de Rome a été le premier sujet abordé après la grammaire latine.
Cette statue représente la métaphore l'origine de la fondation de la ville de Rome. Cette dernière a été en quelque sorte fondée par un heureux hasard puisque les frères Romulus et Remus étaient destinés à mourir, ayant été abandonnés dans un lieu désert. Mais une louve les a recueillis et élevés. Des années après ils décidèrent de fonder Rome à l'endroit même où ils ont été recueillis.